Match très attendu du Tonnerre de Brest pour lequel l’équipe des seniors s’est solidement préparée les deux dernières semaines avec pour seul objectif : vaincre. 22- 20, un score serré qui révèle deux équipes surmotivées mais c’est le Tonnerre qui s’est imposé face aux favoris de la poule Ouest.
Remaniements tactiques, mise en place de nouvelles configurations de jeux, entrainements rigoureux, Christophe Deudon, Président du Tonnerre et coach des seniors, a tout mis en œuvre avec ses coachs assistants pour que cette victoire soit résolument obtenue « On voulait cette victoire, elle était à notre portée, on a défié tous les pronostiques ». En effet, face aux Conquérants de Caen, premiers de la poule Ouest, les joueurs du Tonnerre n’ont rien lâché et ont prouvé leur capacité à s’imposer face à un adversaire aguerri. C’est à un véritable coude à coude qu’ont pu assister près de 100 spectateurs venus soutenir les seniors du Tonnerre de Brest ; une équipe déterminée, préparée à lutter et à aller chercher cette victoire. Menés lors de la première mi temps, les joueurs du Tonnerre ont riposté, enchainant de belles performances sportives tels que ce superbe touchdown de Matias Redondo #82 qui, marqué en fin de match, redonne l’avantage à son équipe, les interceptions de Julien Boucher #80 et de Mathieu Larsonneur #20 ou encore le field goal et la transformation de touchdown rondement menés par Mickaël Tual #13.
Une atmosphère particulière régnait tout au long de ce match, les dernières minutes étant tout simplement électriques à mesure que la victoire se profilait. Combattifs jusqu’à la fin, les joueurs du Tonnerre ont offert à leur public un match magnifique et une victoire méritée faisant la fierté de Christophe Deudon «C’est un match exceptionnel, historique pour le club et plus que prometteur pour cette saison. Il y a eu un esprit d’équipe incroyable, une belle cohésion, des performances tant physiques que mentales. On méritait cette victoire. » Aujourd’hui, plus qu’une victoire, c’est l’ascension d’une équipe prometteuse qui s’est jouée. Une progression rendue possible par la détermination d’un coach à mener son équipe au plus haut et grâce à des joueurs conscients de leurs possibilités. Le ton est désormais donné, le Tonnerre de Brest compte bien porter ses couleurs au sommet de la poule Ouest.

Myriam Rondet

En ce deuxième match de leur saison, le Tonnerre de Brest a affronté les Licornes de Saint-Brieuc. Sur un score de 40 – 06, les joueurs de l’équipe sénior ont su s’imposer dès les premières minutes de jeu offrant rapidement un touchdown au plus de 120 spectateurs présents. Déterminé à mener, le Tonnerre de Brest a révélé l’alliance entre technicité, stratégie et puissance de jeu, totalisant 6 touchdowns, de belles interceptions, des courses propres et une constance tout au long du match. Forte d’entrainements rigoureux, d’une préparation tant physique que mentale et d’une volonté de porter haut les couleurs du Tonnerre de Brest, l’équipe sénior a montré sa capacité à tirer partie des faiblesses révélées lors de leur premier match. Sans faiblir, les joueurs ont su communiquer durant près de 3h de jeu, leur envie de faire s’incliner les Licornes. Certes victorieuse, l’équipe sénior n’en oublie pas pour autant le long et difficile cheminement à venir dont le but demeure l’accès aux playoffs. Christophe Deudon, président et coach, n’entend pas s’arrêter là et prépare d’ors et déjà le match à domicile du 24 novembre. Deux semaines afin de peaufiner leur jeu et s’imposer contre les Conquérants de Caen.

Myriam Rondet

« Je trouvais que je ne ressemblais à rien, c’était ma bête noire… Le foot us m’a aidé à dépasser ça… »

C’est au cours de l’année 2009 que Julien Boucher découvre le football américain par l’intermédiaire de son cousin, joueur à Orléans. Sport qu’il choisit en dépit d’un petit gabarit et des notions de force et de virilité qui s’y attachent généralement. Armé de 60 kilos et d’une taille moyenne, Julien tente l’aventure non sans appréhensions et se voit confier, après quelques entrainements, le poste de receveur. Junior surclassé sénior, il évolue rapidement parmi des « anciens », des gars solides dont le gabarit contraste avec le sien. Julien ne faiblit pas…. La persévérance et l’envie le font progresser et lui permettent d’affirmer au fil des années son statut de receveur. Celui qui n’avait jamais pratiqué de sport trouve dans le foot us une discipline complète, un cheminement initiatique pour s’extérioriser et s’affranchir de ses complexes d’adolescent. Une rapidité naturelle, une volonté de « se donner à fond sur chaque tracé de passe » concomitantes au désir de conserver une régularité de vitesse témoignent de sa force de caractère, de sa capacité à pallier les faiblesses inhérentes à son gabarit restreint. Conscient de ses failles et de ses limites, son opiniâtreté le pousse au dépassement :

« J’ai un gros travail à faire au niveau musculaire. Je pèse actuellement 69 kilos, j’ai beaucoup de mal à gagner du muscle. Je sais pourtant que je dois y travailler afin de mieux encaisser les chocs. Quand je suis arrivé au club, il y avait beaucoup d’anciens dont plusieurs militaires. A leur contact, j’ai appris la rigueur, à être pointilleux. Il y a dans le foot us un aspect quasi militaire »

Discipline et rigueur, tels sont les points essentiels que souligne Julien pour lequel le foot us a un impact direct sur son quotidien. Au-delà de la technicité, il perçoit clairement la fonction didactique de ce sport qu’il revêt telle une seconde peau. Au Tonnerre, il fait l’apprentissage de la détermination et du dépassement, d’une forme de renoncement à soi au profit de la passion.

« Au début, j’avais un peu peur, j’avais tendance à regarder derrière moi. Maintenant, c’est différent, je fonce. Je sais que les autres joueurs en face guettent le receveur mais je n’ai plus cette peur du choc…  Je sais que ça fait partie du sport…»

C’est ainsi que Julien entrevoit le foot us, un sport de contact qui nécessite d’en accepter toutes les règles et conditions dont l’appréhension du choc et de la douleur. Il aura fallu du temps pour que Julien se détache de « ce regard jeté en arrière », la crainte du choc laissant progressivement place à l’excitation du jeu, à l’adrénaline de la course à venir, à cette onde de choc provoquée par la fulgurance d’un tracé dont la ligne d’horizon demeure le touchdown tant convoité. Lorsqu’à la frénésie du jeu se heurte l’échec, le sentiment de chute n’en est que plus douloureux laissant à Julien un goût amer. Sans refuser la défaite, il en vit l’impétuosité à la hauteur de son investissement et de sa volonté de voir son équipe victorieuse. Déçu par le premier match de la saison, il sait néanmoins tirer parti de l’échec, comprendre les erreurs afin de ne pas les réitérer. Pour lui, l’équipe sénior est forte d’un noyau dur de joueurs solides et volontaires ; un socle sur lequel repose une voie de progression pour l’ensemble des joueurs.

 « Il faut y croire et se donner à fond. On a la possibilité d’être dans les deux premiers de notre poule. Les playoffs ce sera dur mais ça reste possible… Il faut surmonter les difficultés lors des matchs et des entrainements. C’est pareil dans la vie de tous les jours. Il faut apprendre à se relever »

Joueur au Tonnerre depuis cinq ans, Julien se remémore ses deux premières années, se souvient des difficultés mais également de l’état d’esprit si particulier qui lui a permis de s’intégrer rapidement. Jamais l’adolescent introverti n’a renoncé, se situant toujours dans l’expectative de progresser, de s’investir totalement pour aujourd’hui avoir sa place au sein de l’équipe, l’avoir gagnée à force de travail et d’intégrité. S’il signe chaque année, c’est justement pour faire perdurer les enseignements et valeurs du Tonnerre de Brest dont il arbore fièrement les couleurs. A la question « comment te vois-tu dans quelques années ? », il répond spontanément « cassé de partout ». Avec beaucoup d’humour et d’humilité Julien livre sa volonté de poursuivre le foot us tant que son corps sera en mesure d’encaisser.

« C’est quand on est blessé qu’on voit que ça nous manque. On a envie, on ne peut pas mais le manque est là… »

« Cassé de partout », une réponse pleine de sens qui laisse entrevoir la détermination d’un joueur conscient de sa nature perfectible puisqu’acteur d’une passion soumise aux contingences d’un corps souvent malmené et blessé. Mais l’envie dépasse tout pour celui qui a trouvé au Tonnerre un esprit de famille, des valeurs et également une voie pour s’affirmer, pour être et se dire.

« Je ne ressens pas l’envie particulière d’être capitaine ou un truc dans le genre. Je suis heureux d’être sur le terrain. Quand je joue, c’est tout ce qui compte pour moi : jouer et donner mon maximum. C’est ça le vrai truc, jouer et faire mon job du mieux que je peux. J’oublie tout le reste… je me sens bien sur le terrain, c’est comme un espace de liberté. Le foot us c’est ça pour moi, rien d’autre… »

Myriam Rondet

(Crédit photo : Arnaud Le Saos)